LA DOUBLE INCONSTANCE

Avec La Double Inconstance, Marivaux s’affirme comme un des meilleurs auteurs du « Nouveau Théâtre Italien ». La création date de 1723. C’est l’année de la majorité de Louis XV. Les Comédiens Italiens sont autorisés à porter le titre de Comédiens Italiens Ordinaires du Roi. Appelés d’Italie, après la mort de Louis XIV, et, en raison de leur succès, amenés à se franciser de plus en plus, ces comédiens apportaient des principes de jeu nouveaux par rapport aux traditions de la comédie psychologique à quoi avait fini par se réduire l’oeuvre de Molière. Jouée quinze fois de suite lors de sa création, La Double Inconstance est reprise, dès le début de la saison suivante en novembre 1723 et figurera encore au répertoire des Comédiens Italiens vingt ans plus tard. En 1934, elle entra au répertoire de la Comédie Française d’abord avec Madeleine Renaud en Silvia, Pierre Bertin en Prince, et Vera Korène en Flaminia, puis, lors de sa reprise de 1950, avec Micheline Boudet, Jullien Bertheau, Lise Delamare et Robert Hirsch (Arlequin) dans une mise en scène de Jacques Charon. Il ne se passe plus guère de saison où, en dehors de la Comédie Française, elle ne soit jouée par une grande troupe ou par une jeune compagnie…
Marivaudage : Le mot est très vivant et très aisément compris. Il est assurément employé par de nombreuses personnes qui n’ont jamais lu Marivaux et ne se soucient ni de lui ni de son oeuvre. C’est dire que le marivaudage a largement vécu d’une vie autonome et ne peut plus nous instruire sur son origine historique, sauf peut-être en nous présentant la même ambiguité : celui qui marivaude est à la fois véridique et menteur.
Jacques Scherer

Principales mises en scène d’Alain Françon : La Farce de Burgos, Création collective, Festival des Nations, Festival de Nancy / Brecht, L‘Exception et la Règle / Gatti, L’Infirmière / Sade, Français, encore un effort si vous voulez être répulblicains / von Orvath, Le Belvédère / Gallien, Un ou deux sourires par jour.