Comme tant d’oeuvres de Diderot, Le neveu de Rameau n’a été connu qu’après sa mort. Mais il le fut dans des conditions assez extraordinaires, C’est en 1805 seulement qu’il fut révélé au public. Non pas dans son texte authentique, mais en traduction allemande .Nous savons aujourd’hui à la suite de quelles circonstances. Une copie de l’ouvrage figurait parmi les manuscrits de DIDEROT que possédait la bibliothèque Impériale de Saint-Pétersbourg. Un officier allemand au service de la Russie, Klinger, en eut communication. Il fit plusieurs démarches pour vendre en allemagne cette oeuvre demeurée inédite et inconnue. En 1804, GOETHE en eut ainsi connaissance. Il entreprit de la traduire. Son travail parut en 1805. Selon son expression Le neveu de Rameau éclata alors « comme une bombe ».
En 1821, deux hommes de lettres françaises qui étaient un peu faussaires, eurent l’idée de publier un prétendu texte du Neveu de Rameau qui se bornait à transposer dans notre langue la version allemande de GOETHE. Leur imposture, par bonheur n’eut pas le succès qu’on aurait pu craindre. La fille de DIDEROT madame de VANDEUL, communiqua à l’éditeur BRIERE une copie de l’ouvrage de son père. C’est ainsi quel le public eut pour la première fois accès au Neveu de Rameau dans son texte authentique. Pendant près de quarante ans, les éditions qui furent nombreuses, se bornèrent à reproduire le texte de BRIERE. Enfin, Georges MONVAL découvrit en 1891, chez un bouquiniste du Quai Voltaire, un manuscrit autographe du Neveu de Rameau. Trois copies, longtemps ensevelies parmi les papiers de la famille VANDEUL ont été depuis lors rendues accessibles. Elles n’ont pas modifié l’image que, depuis la découverte de Georges MONVAL, nous pouvions nous faire de l’oeuvre de DIDEROT.
Antoine ADAM.
Le neveu de Rameau
Distribution
Théâtre de l'Atelier De : Diderot Avec : Michel Bouquet et Teddy Bilis |