Et si, cette fois-ci, le petit chaperon rouge n’avait pas peur du loup ? Dans sa relecture libre et engagée du fameux conte de Perrault, Sarkis Tcheumlekdjian imagine, avec son sens du merveilleux, la rencontre amoureuse entre une jeune ingénue et un vagabond réfugié dans les bois.
Cette fable malicieuse nous dépeint la rencontre amoureuse entre Charlotte, une jeune ingénue, et Loupchik, un jeune vagabond réfugié dans un bois. Si le conte original invite l’enfant et ses parents à la prudence face à l’inconnu ou à l’étranger, ce Chaperon Louche, lui, les invite plutôt à la nuance, à la tolérance et sans doute à la curiosité… Le « loup-migrant », avec ses pattes déchirées, sa coiffure de travers et ses espiègleries, a plus l’allure d’un Gavroche des temps modernes, trimbalant dans sa valise la nostalgie de son pays, que celle d’un prédateur caché derrière son arbre. On retrouve ici l’audace et la singularité de la compagnie Premier Acte, multipliant les références au théâtre oriental avec les masques, les marionnettes, l’écriture gestuelle. Une esthétique comme une invitation au voyage. Le Chaperon Louche plaide le droit à la différence, à la rencontre.
Le sourire s’installe dès les premières images et ne quittera plus le spectateur. Cette fable drôle et moderne nous invite à voir en chacun ce qu’il y a de meilleur, à dépasser nos préjugés. Un conte plein d’humanité. – Le Progrès