Les enfants des autres. Cinq musiciens fouineurs, futés, assoiffés de résonances ambiguës et autres repaires imaginaires. Ces histoires sans parole, courts métrages musicaux, commencent comme des comptines et finissent en carnage. La douceur des clarinettes, la soie profonde du violoncelle installent des atmosphères bucoliques jusqu’au moment où tout dérape, un riff de guitare saturée, un roulement de batterie, et ce tableau parfait bascule dans le gare. Ces enfants de Bartok, Mingus, Hendrix, inventent une musique d’acclimatation aux racines profondes. Intuitive, envoûtante…
Natalia M.King. Une belle histoire. Débarquée il y a trois ans sur cette terre d’exil pour musiciens afro-américains qu’est Paris, Natalia M.King promène sa guitare de bars en scènes ouvertes, rame dans le métro. Une oreille attentive à un concert de plus et la voilà sur la route de son destin. Celui d’un premier album, Milagro. Sa musique trans-pire les émotions des chemins de traverse, sa voix claire, sublime, éraillée par la vie, l’emporte dans une tourmente à la fois acoustique t électrique. Un blues urbain, poisseux et rageur dans le rock, un folk tendu, écorché vif, des vocalises jazzy et Natalia extirpe ses racines dominicaines pour en extraire des chants d’amour et de tristesse. Milagro signifie « miracle ». Y a pas d’autre mot.
L’After du festival. Retrouvez l’univers intimiste d’Andrew Masters à la Maison des Arts après Natalia M.King.