Tété. Un bon groove. une bonne tête, vla Tété. Antillais par maman, sénégalais par papa, nancéen d’origine, Tété débarque a Paris un jour de grise mine avec l’idée d’enflammer la moindre des petites scènes. Très vite remarque, il promène a travers tout l’hexagone son p’tit univers. Des chansons en forme de bafouilles souvent rigolotes sui les hauts et les bas de la vie menées le cœur battant et la guitare en bandoulière. À ses côtés, un bassiste et un batteur assurent la cadence chaloupée d’une musique hybride qui navigue entre folk, funk et reggae. C’est que Tété ne triche pas avec une guitare en main. Foutrement généreux dans l’émotion qu’il suscite. véritablement possédé par ses textes. c’est tout son corps qui s’exprime des tremblements, des cris, des chuchotements, des sons bizarres un brin spasmatiques. Fascinant. « C’est vrai que pendant longtemps, j’ai été très marque par Keziah Jones et par sa manière de jouer de la guitare« , reconnait-il. On se disait aussi. Reste que le Tété file un sacré coup de nerf a la tendance actuelle et ça, ça fait rudement du bien. Le coup de cœur de ces Nuits.
Patrice. Incarnation d’un reggae renouvelé. Patrice crée la sensation avec son premier album Ancient spirit, sorti l’an passé, où se mêlent reggae. folk, soul et hip-hop. Le timbre voile. le phrase gémissant. Patrice, 20 printemps. est un orfèvre. un ciseleur de chants d’une étrange sobriete. Un reggae du troisième tape. Comme le fruit délicat Longtemps mûri de ces trente dernières années de musiques noires dans ce qu’elles ont de plus essentiel. Une réussite. Fils d’une mère allemande et de l’écrivain africain Gaston Bart-Williams, Patrice s’est nourri très tôt des sons de la Jamaïque. du jazz de Billie Holiday, de la soul africaine de Fela. En fait, toutes les musiques black résonnaient dans le foyer familial de la froide Allemagne. Sur scène, Patrice s’est entouré de musiciens jamaïcains, choristes comprises. Il y fustige fa bêtise, y célèbre les femmes et l’amour. Et toujours cette voix, surprenante. Le jeune prodige impose son style. Talai respect.
Gnawa Diffusion. Entre tradition et groove actuel, Gnawa Diffusion croise world music, ragga, jazz et sons épicés de rient. De l’intraduisible révolte aux lyriques insolemment légers, de la subtile ironie de textes extralucides a la critique la plus crue… voici l’univers de Gnawa Diffusion. transcendé par la voix d’Amazigh Kateb. Cet ensemble pluri-ethnique de sept musiciens rallie les langues et use les frontières. Son espace est celui d’une culture planétaire où l’ombre est aussi essentielle que la lumière, la différence une richesse. De l’acoustique a l’électrique, des couleurs suaves du bled aux scènes hurlantes de la cité occidentale, la tribu grenobloise ouvre le grand gage en terre repeinte. En rythmes fiévreux, cette entité cosmopolite embrasse la cause de la légitime différence et invite au »groove a dos de chameau ». Mais c’est aussi en concert que Gnawa Diffusion prend toute sa dimension festive, diablement festive !
