GENÈSE

Dans un coin du monde, sur un périmètre de sable et de dunes, un homme gesticule dans la lumière bleutée du matin : il essaie de retenir sa tente qu’une tempête effroyable menace de lui ravir. Un vent de sable, qui ne cessera de souffler durant tout le spectacle, a commencé son travail de dépossession, de dénuement.

Ensablée elle aussi, une forme ronde et opulente gît au milieu du plateau : c’est elle, la voiture de l’homme, sa compagne de toujours. li la découvre doucement, délicatement. Tandis que le jour se lève, elle apparaît, rutilante et intacte… Mais plantée là, les roues et le pare-chocs enfoncés dans le fech-fech.
Un homme, le désert, une voiture. Les protagonistes sont en place. Pen­dant tout le spectacle, un lézard, présence minérale et millénaire, observe; il deviendra le complice du héros.
Un incident dérisoire, un grain de sable dans la belle mécanique de ce barou­deur confirmé : un moment d’inattention, il y a trois jours, l’a précipité au fond de ces dunes. Au début du spectacle, il entame sa quatrième journée. Il ne sait pas encore que c’est la dernière…