L’un danse chez Régine Chopinot, Dimitri Chamblas, l’autre chez Odile Duboc, Boris Charmatz. Ensemble, ils ont eu envie d’un duo qui leur permettrait d’exprimer des énergies plus masculines ; pius brutales aussi. Gaillards d’un mètre quatre-vingt-cinq, tout en muscles et en jeunesse, ils empoignent la danse À Bras le Corps. Corps à corps, prisés, étranglements, voltes au sol d’un bras sur l’autre, chutes « pour rire », clins d’yeux, ils s’amusent de leur force, se mesurent l’un à l’autre, soudain graves.
Cela pourrait n’être qu’une simple lutte de garçons à l’insolente santé : mais des glissements de pieds inattendus, des nonchalances de poignets, des cris essoufflés, le désir entêté d’aller jusqu’au bout de leur résistance, le violon des Caprices de Paganini constituent autant d’éléments qui ajoutent de l’étrangeté et de l’émotion à cette virile performance. Les spectateurs, placés autour des danseurs à les toucher, n’ignorent rien de leurs efforts : ruissellement de la sueur, rougeur de la peau cognée au sol, souffle oppressé, fragilité fugitive d’un regard, douceur d’une main…
À Bras le Corps
Distribution
Compagnie Edn Chorégraphie et Interprétation : Dimitri Chamblas, Boris Charmatz |