Les radios le boycottent, les télés l’ignorent, et pourtant Hubert-Félix Thiéfaine est devenu incontournable. Né à Dole dans le Jura, ce chanteur au physique de Corto Maltese blond a connu les salles déclassées, les concerts confidentiels avant, loin des tapages médiatiques, d’imposer sa différence et de remplir Bercy pour fêter ses vingt ans de chanson. Désespérée, rageuse, drôle, tendre, surréaliste, son œuvre fourmille de références littéraires, Cioran, Céline, Verlaine, Baudelaire, Rimbaud, de fragments de voyages, Berlin, Tanger, Mexico, New York, et de rappels à la Bible ou à la mythologie grecque. Chez lui, il y a à la fois le noir et le rire, la poésie et la révolte.
«Chanteur sans message», Thiéfaine ne cesse pourtant de narguer la religion, de s’alarmer de l’état de la planète, de ridiculiser l’armée, de hurler l’horreur que lui inspirent les guerres. Son dernier album, «Le bonheur de la tentation» mêle aux thèmes d’antan de nouveaux cris d’amour et de rage, tempérés ça et là de tendresse ou enluminés de la colère d’un homme allergique à la bêtise humaine.
Et qu’il parle d’amour ou de tragédie, il transmet ses émotions avec la même redoutable efficacité.
Hubert-Félix Thiéfaine
20 ans de scène
Distribution
Tony Carbonare, chef d'orchestre
Patrice Marzin, guitare Serge Chauvin, guitare Jean-Louis Suschetet, batterie Philippe Gonnand, basse et saxophone Jean-Louis Cortès, claviers Kim Schmidt, choriste Fabienne Médina, choriste |