Seul en scène

« Je viens, seul, la voix brute et à mains nues, un cahier sous le bras, jouer à rire, à pleurer, à réfléchir avec des mots que je trouve beaux et qui ne me font plus peur. Seul en scène est composé comme un tour de chant, pourtant il s’agit bien du théâtre : une histoire se raconte malgré moi, qui n’ai pour instrument que mes mains et ma voix« .

Artaud, Eluard, La Fontaine, Rimbaud, Maïakovski, Beckett, Claudel, Duras… Jacques Weber prend à bras le corps les textes qu’il aime, jongle avec les mots, joue avec les vers, captive son public et l’entraîne dans la carte du tendre de l’écriture. Avec gourmandise et truculence, juste soutenu par la lumière, il s’installe, se livre, se montre. Il aime la langue française et sait faire partager sa passion en évoquant, tantôt gravement, tantôt avec le sourire, l’enfance, la jeunesse, la guerre, l’amour, le théâtre, la poésie…

« Il y a quelques années, j’entrai déjà seul en scène. (…) Bizarrement, tous les soirs, le théâtre -le seul endroit où l’on ne prétend pas la vérité, là où tout est faux – devenait un refuge, le refuge d’un « vrai moment de vrai ». Peut-être était-ce là qu’un rêve s’accomplissait ; cette sensation fraîche et chaleureuse de liberté, espiègle et naïve n’était plus seulement mienne, elle était partagée. Le public la partageait, n’avait plus peur. Les auteurs étaient avec nous dans la cour de récré, nous nous vengions de l’école.«