Il y a six ans, le Théâtre de l’Unité créait Terezin au Théâtre de Montbéliard. La troupe investissait tous les espaces du théâtre : l’accueil, les escaliers, les combles, le plateau et réussissait le pari insensé de parler d’un épisode tragique de l’histoire avec une force, une énergie, une justesse qui en faisaient sûrement leur meilleur spectacle depuis longtemps.
La reprise de Terezin en 2003 est une bonne nouvelle. Pour parler de Terezin, Jacques Livchine choisit de présenter un collage de scènes allégoriques, poétiques, drôles ou tragiques qui sans être didactiques parlent aussi bien qu’un cours d’histoire. En évoquant au premier plan ce paradoxe de la création artistique dans un cadre mortifère. Dès l’invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis en 1939, la petite ville de garnison de Terezin, située près de Prague, fut transformée en camp de concentration. Y étaient emprisonnés des juifs célèbres, des artistes, des intellectuels (Robert Desnos y mourut), des officiers allemands de la première guerre… Et si cet endroit était l’antichambre de la mort, le couloir vers les camps, c’était aussi un des lieux les plus créatifs du 3e Reich. En dépit des risques énormes, une vie culturelle florissante et secrète s’y organisa spontanément.
Terezin m’a attrapé un jour et ne me quitte plus. Ne me demandez surtout pas ce qu’est Terezin pour moi, car j’ai justement fait la pièce pour essayer de transcrire ce que, ni les mots, ni la littérature ou la simple parole ne peuvent exprimer.
Jacques Livchine
Terezin
Distribution
Théâtre de l'Unité Auteur : Jacques Livchine Mise en scène : Jacques Livchine et Hervée de Lafond Avec : Marie lracane, Nathalie Conio, Clothilde Lecomte, Valérie Moureaux, Isabelle Quinette, Antoine Rosset, Hervée de Lafond, Jacques Livchine Décor : Claude Acquart Musique originale : Antoine Rosset Bande son : Hervée de Lafond |