Un jour, dans une république, un grand criminel fut condamné à un supplice proportionnel à ses délits. On l’ensevelit tout vif dans une profonde fosse pleine d’horribles bêtes : dragons, serpents, hydres… Mais l’homme fut délivré par erreur.
Inspirée de cet extrait du Criticon de Baltasar Gracian, Emilie Valantin se propose de revisiter la figure universelle du tyran. Le spectacle nous plonge dans un monde de cauchemars et d’onirisme où s’affrontent un être abject, l’irremplaçable et le gardien de la montée d’escalier du palais, Elisée Reclus. Au cœur d’une très belle scénographie, le Théâtre du Fust retrouve les marionnettes en glace, élément à la fois transparent et trouble, qui crée un univers où le fantastique se mêle au réel. Les manipulateurs les dévoilent avec des gestes délicats, aériens. Elles se dressent en minaudant, cherchant la pose, captent la lumière de tous leurs reflets, comme si elles étaient de strass. Elles défilent ou s’envolent et représentent l’alternative du merveilleux enfantin face aux sinistres complots des adultes. La vidéo, utilisée pour la première fois par le Théâtre du Fust, permet au spectateur de pouvoir distinguer les détails de la marionnette, son expression ou la précision de la manipulation.
L’Homme Mauvais
Distribution
Théâtre du Fust Texte et mise en scène : Emilie Valantin Avec : Jean Sclavis, Francisco Cabello, Thomas Gornet, Franck Adrien et Jean-Claude Mathon en alternance, Laure Pierredon, David Gauchard Scénographie : Nicolas Valantin Sons et Musique : Chris Chanet, Marc Perrone Lumière : Gilles Drouhard Vidéo : Cédric Lemaignen Glace : Gilles Richard Son : Franck Adrien |