Pour démarrer cette saison théâtrale, un coup de cœur rencontré au Festival d’Avignon 2001. Le ressort en est classique, la petite histoire simple, pudique et forte, celle d’un homme, d’un soldat qui après quatre ans d’absence à l’issue de la guerre, rentre chez lui dans la grande histoire.
Les retrouvailles avec sa famille sont difficiles et le capitaine de la garde soviétique ressent de nombreuses émotions contradictoires. De la joie pure d’être auprès des siens au terrible soupçon d’infidélité à propos de sa femme, jusqu’au sentiment d’étrangeté face à ses enfants. Son fils est devenu un petit homme autoritaire et sa fille a peur de lui.
Avec beaucoup de réalisme et d’émotion, Andreï Platonov (1899-1951) brosse au plus près le tableau d’un quotidien populaire, où se lisent en filigrane la souffrance et la dignité. Philippe Delaigue assume tous les rôles. Il est à la fois le narrateur, le père, le fils, la mère et la fille. Son jeu d’une grande justesse laisse entrevoir la souffrance et l’incompréhension qui habitent chacun d’eux, épouse parfaitement les nuances du texte et nous délivre un superbe message d’espoir.
« À cette heure, l’automne qui les entourait était triste et morne. Le train qui devait les emporter chez eux se trouvait on ne savait où dans l’immensité grise. La seule chose qui put consoler et distraire Je cœur humain était un autre cœur humain. «
Extrait de Comme un seul homme
Comme un seul homme
Distribution
D'après une nouvelle de Andreï Platonov, Le Retour Adaptation, mise en scène et jeu : Philippe Delaigue Décor : Christian Fenouillat Costumes : Olga Karpinsky Lumières : Thierry Opigez Son : Gilbert Morel |