Nous les avions programmés dans Dragonfly il y a deux ans, mais des ennuis de santé avaient obligé Nguyên Lê à annuler tous ses concerts. Ils nous offrent cette saison un nouveau spectacle, du nom du Fruit des Dieux. Le mangoustan cache, sous son écorce rugueuse, rouge et obscure, une pulpe délicieuse et fraîche comme une fleur parfumée, blanche et pure comme la neige des sources. Il faut savoir l’ouvrir à mains nues, avec ce mélange tout asiatique de délicatesse et de fermeté. La beauté poétique des chants traditionnels vietnamiens associée à la diversité des langages et des techniques modernes, donnent des compositions lumineuses.
Le chant de Huong Thanh est serein, envoûtant, aérien et limpide, en communion parfaite avec les instruments traditionnels. Gracieux et coloré, il s’accorde parfaitement aux accents jazzy de la guitare d’Nguyên Lê. Sur scène, l’un et l’autre s’accompagnent, se répondent, se dévoilent, se complètent merveilleusement. La voix et les sons s’unissent dans une alchimie parfaite.