Harpago, en latin, c’est le harpon, le crochet, le voleur, le rapace. Molière a choisi de nommer ainsi le héros d’une de ses pièces les plus connues et les plus jouées, un bourgeois avare, obsédé par son argent qu’il aime plus que ses enfants. Mais si la pièce traite de la pingrerie obsess1onnell , elle parle aussi du mensonge, du jeu des apparences et de l’amour. L’Avare a une résonance actuelle explique Gisèle Sallin, la metteur en scène de la compagnie suisse, nous sommes dans un monde de l’avoir et du paraitre, nous sommes formatés pour aimer l’argent. Et comme l’ avarice est un trouble du comportement, L ‘Avare de Molière a une pertinence a la fois individuelle et collective.
Tout en évitant de tomber dans la lourdeur d’une représentation historique, Gisèle Sallin a choisi de présenter un Avare d’inspiration classique, en costumes d’époque et dans un hôtel du XVIIe siècle. Harpagon est une figure vieille comme le monde. Il fait partie de l’inconscient collectif, avec ses lunettes, sa barbiche et ses doigts crochus recourbes sur sa cassette d’argent. En complet-veston, ce serait un monsieur de notre époque alors qu’il est bien plus que cela. Nous rions de lui comme les Grecs et les Romains ont ri de lui (Molière s’ est inspiré d’une pièce de Plaute écrite environ 200 ans avant J.C.) et comme on rira de lui dans le siècle prochain.
L ‘Avare
Distribution
Théâtre des Osses Texte : Molière Mise en scène : Gisèle Sallin Avec, par ordre d'entrée en scène : Céllne Cesa, Khaled Khourl, Sylviane nlle, Benjamin Kraatz, Roger Jendly, Irma Riser-logo, Joêl Malllard, Véronlque Mermoud, Yann Pugin, Alfredo Gnasso, Céllne Nldegger Scénographie et costumes : Jean-Claude De Bemels Réalisation des décors : Valère Girardin assisté de Diego Amstutz et des Ateliers Perspectives de Gumefens Réalisation des costumes : Christine Torche assistée d'Annlck Yannopoulos et d'Emilie Bourdllloud (stagiaire) |