Un spectacle à déguster, à savourer. La richesse d’une langue truculente, drôle et incisive et la force d’une relation entre deux hommes de conditions très différentes puisque l’un est le maître et l’autre son valet… Un échange qui passe tout d’abord par les mots-ceux que dit le maître et qu’écrit le valet-et qui au fur et à mesure de la pièce bascule vers l’irrationnel et le non-dit… Un comble pour des amoureux du verbe !
Leur conversation n’a rien d’anodin tant leurs échanges ne peuvent se satisfaire du quotidien. Chacun aspirant à s’élever par le langage et à capter ainsi l’essence même de l’homme, ils se nourrissent de beaux mots et de philosophie dans une Joute oratoire pleine d’humour et d’intelligence.
On sourit beaucoup devant la maladresse (feinte) et la (fausse) candeur du valet, qui, derrière un ton poli, à la limite de l’obséquiosité poussera son maître dans ses dernières extrémités. Il passe sa vie à récolter et a noter les mots qu’emploie son employeur et à apprendre à les utiliser à bon escient. Car les dictionnaires ne disent pas quels sont les beaux et quels sont les moches. Il est celui qui attend, qui répond, qui suggère et demande la permission d’oser. Celui dont l’intelligence va avoir pour conséquence de renverser les rôles, de renverser le maître, faisant brutalement tomber la comédie dans la tragédie.
… S’obstinent, persévèrent, s’enferment
Distribution
Vercelletto & Cie Texte : Jean-Claude Hauvuy Mise en scène : Laurent Vercelletto Avec : Roland Depauw et Vincent Body Lumière. vidéo : Yvon Pellecuer Scénographie : Fanny Gamet et Laurent Vercelletto Costumes : Fanny Gamet |