Être ou ne pas être, telle est la question ? Question d’hier et question d’aujourd’hui… Quatre siècles nous séparent de Shakespeare mais les enjeux de sa pièce sont totalement contemporains. Hamlet est en constante révolte contre les maux de son siècle, contre le sentiment d’une existence dénuée de sens, le vice triomphant sur la vertu, l’opportunisme, l’orgueil, l’hypocrisie de l’être humain. En proie aux doutes, écartelé entre action et réflexion, il est saisi dans un flot de pensées contradictoires qui ébranlent ses certitudes, ses jugements, et questionnent sa morale, son sens éthique. Philippe Torreton reprend le rôle de Hamlet qu’il a tenu il y a dix-sept ans, alors qu’il était sociétaire de la Comédie-Française.
« ll y aura peu de choses en scène, à part le nécessaire (sièges, paravent…). Privilégier les corps et la parole des acteurs… Laisser l’espace le plus ouvert possible… L’éclatement mental d’Hamlet correspond à la multitude des lieux intérieurs/extérieurs. (…) j’aimerais que les costumes de la cour soient surchargés (…) en totale rupture avec ceux des autres personnages, comme une lignée en fin de race vivant ses dernières heures avec somptuosité. »
Jean-Luc Revol
« Cette pièce contient le théâtre et, contenant le théâtre, elle contient le monde comme cette coquille de noix renfermant un royaume infini. Travailler sur Hamlet est une preuve de vie, une épreuve de vie. (…) C’est accepter d’avance que l’on se questionnera toujours. (…) Hamlet c’est nous toujours à jamais. C’est nous face au monde qui n’en finit tellement pas de ne pas nous correspondre. Jouer Hamlet c’est être. »
Philippe Torreton