Si le texte Les Fourberies de scapin est classique, l’idée de ce spectacle est originale et audacieuse : mettre en scène huit marionnettes et un comédien. Avec prouesse et panache, Jean Sclavis, seul en scène, donne vie à ce fourbe et malicieux Scapin, mais aussi à tous les autres personnages de la pièce de Molière, grandes marionnettes manipulées à vue. Un comédien virtuose pour un Scapin-manipulateur à souhait.
Emilie Valantin, première marionnettiste à avoir été invitée à la Comédie Française en 2008 avec Vie du grand dom Quichotte et du gros Sancho Pança, a créé des marionnettes captivantes qui, entre les mains de Jean Sclavis, sont habitées d’une identité propre : maîtrise des regards, expressions, démarches,jusqu’aux accents ou tics de langage que leur prête l’acteur. Il est tour à tour, la voix geignarde d’Octave, la voix criarde d’Argante à qui on soutire de l’argent, celle de la jeune Hyacinthe ou du despotique Géronte, celle de Zerbinetta, la jeune égyptienne ou encore celle d’Octave, le jeune amoureux aux nerfs à fleur de peau… Grâce au parti pris esthétique et dramaturgique fort qui restitue avec brio l’esprit de l’oeuvre Les Fourberies de scapin, cette farce pleine d’intrigues, de poésie et d’humour, nous enchante, nous surprend !