Après avoir été un curé de campagne plus que saisissant la saison dernière, Maxime d’Aboville incarne un Bonaparte adulé par les Français, en passe de s’autoproclamer empereur. Nous sommes aux Tuileries, au lendemain du 18 Brumaire (hiver 1803/1804). Bonaparte révèle son dessein à son deuxième consul Cambacérès, fruit d’une mûre résolution : se faire sacrer Empereur. Au comble de la tension entre l’esprit révolutionnaire et l’avidité de puissance, le vainqueur d’Arcole tente de rallier son complice à ses convictions. Une seule volonté anime le héros républicain : bâtir sa légende de son vivant. Nul besoin de connaître l’histoire de France sur le bout des doigts pour apprécier ce spectacle. Il suffit de se laisser porter par le texte brillant teinté d’humour de Jean d’Ormesson, par ses dialogues flamboyants, par cette joute oratoire dynamique et fascinante.
