Vertiges : Nadir, la quarantaine, a quitté le quartier il y a bien longtemps maintenant. Il s’est éloigné des siens pour « aller faire sa vie » ailleurs. Il est celui qui a réussi. Son père dit de lui qu’il est avocat même s’il est entrepreneur dans le bâtiment. C’est pour ce père, malade, que Nadir est de retour dans l’appartement familial, pour mettre de l’ordre dans ce foyer étouffant où les papiers s’entassent, les médicaments se mélangent et les rideaux restent fermés. Hakim et Mina, frère et sœur de Nadir, tentent de faire face au quotidien. La mère régente maladroitement tout son petit monde tandis que le père, à la santé pourtant précaire, n’a qu’une obsession : « rentrer au pays » comme chaque année pour poursuivre la construction de sa maison au village, le projet d’une vie. Nadir, en pleine tourmente personnelle tandis que sa femme demande le divorce, re-découvre le quartier de son enfance, où il se sent tout autant familier qu’étranger et tente de renouer les fils de son identité.
Nasser Djemaï propose dans Vertiges une plongée onirique au coeur d’une famille, où le personnage tente d’échapper aux délires fantasmatiques – les siens et ceux de la société – sur ces quartiers aujourd’hui paupérisés qui, il y a cinquante ans, étaient des lieux d’espoir et d’avenir.
