Quand Jaulin se saisit des mythes fondateurs pour nous en offrir ses propres versions teintées d’un mélange de patois vendéen et de lyrisme… Les personnages se succèdent : Moïse dont l’épopée fut jouée par la troupe locale dans la salle paroissiale d’Aubigny, sa coiffeuse Ophélie qui appela son fils Samson et son salon « La Reine de Saba », Adam et Eve enfermés dans un paradis qui, au niveau animation, est loin de rivaliser avec le Club Med, ou encore le tonton Octave dont on dit que la famille était en proie avec le « sorcelage »… Yannick Jaulin porte sur les religions un regard profondément humaniste, celui du fils de paysan qui garde un souvenir attendri des dimanches matin de messe, celui de l’artiste d’aujourd’hui qui comprend qu’il est important de puiser dans ces sources pour mieux comprendre la place du religieux dans notre monde actuel, et ses enjeux.
