Quelques années déjà qu’il nous fend le cœur, le poète québécois un brin dandy Pierre Lapointe, pour lequel tant de gens de la Belle Province sont tombés en amour. Son succès y est phénoménal depuis plus d’une décennie. Une idole. Si la reconnaissance est grandissante de ce côté-ci de l’Atlantique, il serait bon que la France succombe à son tour. Enfin. Qu’elle ne se prive plus d’une œuvre créative, dense et mélodique, où se croisent l’expérimental et la chanson classique héritée de Barbara, Brel et des années 60. Qu’elle se laisse captiver par des textes riches et sensibles où se croisent à grande voix les amours déçues, les solitudes qui blessent, les petits plaisirs de l’existence, les joies répétitives qui rassurent…
Pierre Lapointe est aussi un artiste transversal. Un jour seul au piano, le lendemain entouré d’un orchestre symphonique, capable d’enregistrer un disque rock explosif ou une bande originale pour une galerie d’art, il ne cesse de surprendre. Son dernier album, La science du cœur, explore sans artifice et pudeur le sentiment amoureux. C’est aussi un concert, imprégné d’humanité, de tendresse, de sourires et de rires, où Lapointe et ses musiciens nous accueillent à bras-le-corps dans une structure étonnante. Une performance à cœur ouvert, à hauteur d’homme, bien et beau dans sa peau.