Depuis 25 ans, Stacey Kent est l’une des grandes interprètes du jazz vocal. Son phrasé délicat et sa rythmique chaloupée illuminent les grands standards américains du jazz ou les classiques de la chanson populaire. Elle nous revient avec un nouvel album et une tournée en trio.
Plus de 2 millions d’albums vendus, une discographie plusieurs fois certifiée d’or, une nomination aux Grammy Awards, la grande voix américaine du jazz poursuit sa belle aventure sur les scènes du monde. Interprète inclassable mais si proche, Stacey Kent a su rendre populaire ce que l’on nomme le Great American Songbook. À cette collection de standards du grand répertoire de Broadway, elle y ajoute les rythmes de la bossa-nova de son Brésil de cœur, quelques romances parisiennes et autres compositions originales amoureusement signées avec son partenaire-saxophoniste de scène et de vie, Jim Tomlinson. Ici comme partout ailleurs, musiciens, critiques et public la célèbrent comme une grande dame de la chanson qu’elle transcende avec sa voix cristalline et sensuelle, limpide et fluide, aux couleurs swing et aux teintes jazzy. Stacey Kent adore explorer d’autres répertoires. Il y a deux ans, avec son album I Know I Dream, elle transgressait les frontières des genres musicaux et littéraires en interprétant certains textes des poètes Kazuo Ishigo et Antonio Ladeira. La voilà de retour cette année avec un nouvel album, Songs from other places, où elle réinterprète certaines chansons de Paul Simon, Stevie Nicks, Raymond Lévesques, John Lennon et Paul McCartney, Gershin,… Un album intime et expansif, écrit et interprété en trio avec Jim Tomlinson et le pianiste Art Hirahara, qu’elle porte sur les scènes tout au long d’une nouvelle tournée automnale et internationale. Stacey Kent n’en finit pas de caresser la mélodie dans le sens du beau et du frémissant. L’écrin de la Grange au Lac ne devrait pas laisser cette grande sentimentale insensible à la magie des lieux. Assurément le gage d’un concert de haut vol.
Première partie : Julie Campiche Quartet
La harpe n’est pas encore un instrument naturellement associé au Jazz. Qu’importe pour la harpiste suisse Julie Campiche. Adepte des explorations sonores sans cesse renouvelées, elle relève brillamment le défi. D’abord avec son premier groupe Orioxy, puis avec son quartet actuel qu’elle fonde en 2016 avec quelques-uns des musiciens helvètes de la nouvelle génération autour d’un projet électro-acoustique et épuré, ouvert aux improvisations de chacun. Sur scène comme à l’écoute de l’album Onkalo, la magie opère dès les premières mesures, à mi-chemin entre rêve et réalité, sons synthétiques et ambiances organiques, cris et chuchotements. Harpe, saxophone, contrebasse et percussions se lovent avec instinct. Le quartet prend son temps, construit des ambiances et les alterne au fil de longs morceaux, sculpte un spiritual jazz tout en clairs-obscurs.