De la simplicité d’une guitare jaillit parfois la beauté d’un texte, la sensation d’une émotion, la force d’une personnalité. Pomme est de cette intensité-là.
Une poignée d’années qu’elle ne cache plus son jeu, avec déjà deux albums à son actif et un beau succès populaire, une vraie reconnaissance médiatique. Tout semble aller vite, c’est l’époque. Passionnée par la musique, Pomme étudie toute jeune le chant, le solfège et le violoncelle dans une chorale de Lyon, sa ville natale. Adolescente, elle compose déjà ses premières chansons qu’elle teste auprès de ses camarades de collège (ils lui donneront ce charmant surnom que la chanteuse gardera comme nom d’artiste), avant d’écumer les bars de la région lyonnaise dans l’espoir de se faire remarquer. Gagné ! Pomme n’a que 19 ans lorsqu’elle signe en 2015 quelques premiers titres chez Polydor, la maison de disques.
Elle enchaîne les concerts, les premières parties de Vianney, Asaf Avidan, Benjamin Biolay. Son premier album sort en 2017, À peu près, et la révèle à un plus large public. Si ses textes ne passent pas inaperçus, c’est aussi sa voix, présente, bouleversante, qui captive, déjà. Désormais auteure, compositrice, interprète, Pomme publie deux ans plus tard son second opus, Les Failles, qu’elle coréalise avec le délicat Albin de la Simone (il a travaillé aussi pour Miossec, Vanessa Paradis, Arthur H, Keren Ann). Une collection de chansons pop et folk où la jeune femme se raconte sans ambages, exorcisant ses peines, ses doutes et son envie résolue d’être ce qu’elle est. C’est l’album de la consécration (il y en aura d’autres, sans doute) et d’une certaine plénitude, où règnent en maîtres les instruments, les vrais. Comme l’autoharpe. Cet instrument traditionnel du folk nord-américain l’accompagne aussi sur scène, et donne à ses concerts une ampleur onirique lorsque les guitares et autres percussions synthétiques s’apaisent au profit d’une reprise acoustique d’un de ses textes les plus intimes. Pomme touche alors à l’essentiel.