Fer de lance d’une certaine scène française, Les Têtes Raides incarnent un rock alternatif depuis plus de vingt ans maintenant. Elles sont loin les années de galères, les longues tournées à peine remarquées, les succès intimes puis grandissants, jusqu’aux premières soirées victorieuses. Ils ont fait leur retour cette année avec un onzième album, L’an demain, aux ambiances partagées, entre rythmes martelés et douceurs revigorantes.

Fidèles à leurs idéaux, ils mêlent poésie et humour noir, esprit de fête et appel à la mobilisation des esprits. Télés et radios boudent presque toujours l’entreprise. Pas assez lisible, trop risquée. Les Têtes Raides ont su toutefois tisser les liens, rapprocher les différents réseaux que l’on dit parallèles, hors des systèmes établis. D’ordinaire plus théâtrale, la prestation annoncée s »affirme plus électrique, brute. Toutes guitares dehors, comme si l’urgence du propos évacuait tout style, toute manière. Chant de colère et d’espoir, humour sombre et poésie cocasse pour appuyer là où ça fait mal, pour mettre à jour les cynismes d’un monde en déroute. Têtes Raides, mais pas gueules de bois.

Crooner ludique, lunaire et mélancolique, Ben Ricour balade, avec des mots simples, une émotion vive, son petit univers chansonnier sur des accents pop, folk et swing. Son troisième album devrait sortir en février 2012.