Toure-Kunda a pour lui d’être soudé, efficace, bourré d’énergie. Toure-Kunda a la pâche. Sourire calme : les répétitions reflétaient une grande confiance en soi, et surtout, un vrai plaisir à jouer ensemble.
Sur scène, ils sont 11 : 2 saxophonistes, 1 clavier, 1 batteur, 1 bassiste, 1 guitariste, 2 choristes (dont une étonnante danseuse) et les trois frères : Ismaël, l’ancien, Sixu et Ousmane, le dernier venu, qui remplace Amadou mort brutalement sur scène il y a quelques mois.
Noirs et blancs mélangés. Liés par un esprit commun, par une foi totale dans la musique du groupe. « On y va » : d’un geste, Ismaël libère un afro-reggae ravageur. Quel son ! Crépitements, claquaments des percussions, riffs des cuivres, voix d’Afrique. Souvenirs du Rock Steady, jamaïcain, intonations de griots, giclées cuivrées de rythm ans blues : Toure-Kunda a trouvé la pierre philosophale qui fusionne instantanément James Brown et Kingston, les sonorités du Wolof et les synthétiseurs. Irrésistible. Toure-Kunda est désormais un grand groupe et le monde devra plier devant lui.
Bernard Loupias / Le Matin