The Rhythm Alchemy : après s’être formé aux traditions des musiques persanes avec son père, virtuose du zarb, un petit tambour traditionnel iranien, puis auprès des plus grands maîtres orientaux, Keyvan Chemirani est devenu un maître à son tour. Mais loin de rester confiné dans un répertoire séculaire, le percussionniste d’origine iranienne aime les rencontres, les mélanges, les détonations. Son art voyage sous toutes les latitudes. On l’a vu ainsi auprès de célèbres pointures du jazz, ou faire un tour du côté des musiques ottomanes, grecques ou andalouses.
The Rhythm Alchemy s’évade vers le sous-continent indien autour de la percussion occidentale. Keyvan Chemirani élargit la grammaire rythmique persane du trio familial (zarb, daf, udu) aux syntaxes de l’Inde (Prabhu Edouard, tablas) et de l’improvisation européenne (avec Stéphane Galland, batterie). Le recours aux cordes (Vincent Ségal au violoncelle, Sokratis Sinopoulos à la lyra crétoise) dépasse le mélodique pour s’intéresser aux timbres et au microtonal. Le chant est présent, porté par chacun des sept instruments. Une langue inconnue et familière s’invente ici. Passionnant.