La compassion a inspiré les œuvres du programme qui réunit Benjamin Britten, Francis Poulenc et Gabriel Fauré. Chacun d’eux a développé un langage original, reconnaissable et accessible. À peine achevé sonWar Requiem, Britten compose en 1963 cette Cantata Misericordium destinée au centenaire de la Croix‐ Rouge (Ansermet en dirigera la création à Genève avec Pears et Fischer‐Diskau en solistes). Le choix de la langue latine pour la parabole du « Bon Samaritain » n’a rien du hasard mais relève d’une volonté œcuménique délibérée, tout comme l’accent mis sur la charité fraternelle du Samaritain plutôt que sur les violences subies par le voyageur. Comme d’autres cantates de Britten, c’est un véritable petit opéra sacré. Il s’achève dans l’espérance en la paix qu’apporte un geste fraternel.
Les Litanies à la Vierge Noire, que Poulenc écrivit en 1936 dans l’élan filial de sa conversion au catholicisme à Rocamadour, psalmodient l’invocation confiante de la faiblesse humaine, dans une douceur quasi extatique qui n’est pas sans parenté avec le très consolateur Requiem de Fauré. Composé en plusieurs étapes entre 1888 et 1893 sur les textes latins de l’Office des Défunts, le Requiem a connu plusieurs effectifs instrumentaux, de l’orgue seul au grand orchestre. L’Orchestre des Pays de Savoie et les Solistes de Lyon-Bernard Tétu en donnent la version pour orchestre de chambre de Jean‐Michel Nectoux, spécialiste de Fauré, qui a établi la version d’origine de référence de cet opus 48.
Edward Benjamin Britten (1913 | 1976) Cantata Misericordium opus 69
Francis Poulenc (1899‐| 1963) Litanies à la Vierge noire
Gabriel Fauré (1845 | 1924) Cantique de Jean Racine opus 11, Requiem, version pour orchestre de chambre de Jean-Michel Nectoux opus 48