MONTJOUX FESTIVAL #5 / Les Tambours du Bronx + Brooklyn Funk Essentials + FFF

Frappés ! Attention, allumés en fûts, euh…, en vue. Les Tambours du Bronx trimballent leur barouf d’enfer. Des dizaines de bidons frappés, cognés, martelés, ça sonne. C’est sûr. Presque indescriptible une prestation des Tambours du Bronx. Disons une sorte de Happening rageur, fruit des amours de la percussion africaine et du rock punk urbain. En cercle face au public (quand ils ne sautent pas dedans), vingt « mecs » mènent le ballet des manches de pioches, martèlent le métal. Tout devient tempo, mesure, se transforme en une étonnante musique. Primaire. Cette mélodie sauvage, brute, anime un corps à corps fusionnel entre ces hommes-tribus, leurs fûts tapageurs et leur vision musicale. Le fanfare semble prendre des allures de rite initiatique ; exhume des rythmes enfouis, des civilisations oubliées. Les bâtons et les bidons n’ont plus qu’à construire la transe dans ce show frénétique. Envoûtant !

New York dans la place ! Rideau à peine levé, Brooklyn Funk Essentials donnera le ton, couleur de cette 5ème édition : cuivrée, TRÈS cuivrée. Ce collectif new-yorkais composé de 11 musiciens et chanteurs, est un véritable kaléidoscope musical, influencé par leurs origines (Jamaïque, Puerto Rico, Nouvelle-Zélande, Suède).. BFE semble avoir trouvé son « groovy style ». Soit une fusion totale et radicale de tous les mouvements actuels : jazz, soul, ragga, drum’n’bass, hïp hop et reggae. Voire plus… Et funky, bien sûr. Que l’on retrouve sublimé sur scène. Onze musiciens pour une fiesta flamboyante où les cuivres exultent, les guitares, transpirent, l’orgue s’enflamme, et où s’accroche la voix magique, et l’âme Soul de Yancy Drew, avec en rappel le groove de Papa Dee. C’est plus que dansant, éruptif, aliénant. Irréprochables descendants des Maceo Parker, Parliament, Earth Wind and Fire. Les Brooklyn… soignent l’héritage.

Une décennie que la Fédération Française de Funk propage ses rythmes fêtards sur toutes les scènes consentantes. On ne les compte plus, aussi bien en France qu’au Japon, en Afrique, en Angleterre, aux States. Les FFF sont comme ça, du genre tournée générale, à rincer jusqu’au dernier range. Quitte à flinguer du strapontin. Que voulez-vous, la Fédération a le funk (celui de Georges Clinton, le maître) dans le sang. Que ce soit dans le phrasé, le regard, la manière de bouger (torse poilu naturellement), d’empoigner la moindre gultare disons ordinaire, La Fédé n’a pas son pareil pour embraser les foules. C’est la « Fonckattitude », une funk organique et puissante qui fait de la bande à Marco l’une des plus belles machines à Groove du vieux Continent. Pas besoin de vous faire un plus grand dessin sur le concert annoncé. Suffira d’une étincelle…