MARTINE BOERI a une drôle de tenue mini à transformations, au-dessus de socquettes bleues, elle est blonde et plutôt sexy, avec une jolie voix claire qui se mue, au fil de la soirée, en filet chevrotant de vieillarde, en grosse voix de paysan, en chuintement à la Michel Simon, ou en couinements de Japonais. Ces Japonais qui, pendant qu’on vient l’écouter et rire avec elle, travaillent, comme ils travaillent, eux, tout au long de l’année, pas comme nous avec, de janvier à décembre, nos vacances, nos ponts…
Mi-clown, mi-chansonnière, mi-midinette, elle sanglote sur l’assassinat de Kennedy, rend hommage à Trénet (et, au passage, à Guy Bedos), change de voix comme de tenue sans l’ombre d’un ralentissement, s’enlaidit de grimaces affreuses, pour nous jouer notre vie quotidienne allegretto, ce qui nous met du baume au cœur.
Les hommes rient autant que les femmes, mais c’est à elles qu’il faut tout particulièrement recommander l’un des grands moments de la soirée, l’essayage, un jour d’hiver, dans un grand magasin, d’un maillot de bain. Ça, c’est du vécu ! Au fait, les Japonaises, pendant ce temps-là, elles ont peut-être les mêmes problèmes !
MARTINE BOERI
ET PENDANT CE TEMPS, LES JAPONAIS TRAVAILLENT
Distribution
Écrit par Chantal PELLETIER et Martine BOERI Mis en boÎte par Chantal PELLETIER |