La joie de découvrir une courte pièce plutôt méconnue du grand Musset, menée tambour battant par de grands acteurs, l’amour au cœur de l’intrigue, évidemment.
Le comte se rend chez la marquise, un après-midi d’hiver. C’est son « jour », elle reçoit ! Mais aujourd’hui par ces heureux hasards, le comte est l’unique visiteur à se présenter chez elle. Ils sont face à face. Ballet nuptial, danse de la séduction où chacun joue sa partition. Ils ont vécu et leurs mécanismes de défense sont en place. La joute est ouverte et on s’amuse en savourant la fine langue de Musset. Quiproquos, sonneries intempestives et faux départ : les ingrédients de la comédie de mœurs sont bien présents, servis par des comédiens de talent. Nous retrouvons ici Thibault de Montalembert (sur nos planches la saison passée avec Un président ne devrait pas dire ça), excellant dans ce « proverbe » de Musset qui aime tant tirer les ficelles du badinage. C’est tout le jeu de la séduction qui abat ses cartes, dès que la porte s’ouvre, et avant qu’elle ne se referme. Cet entre-deux où tout se joue pour écrire son destin et exprimer malgré tout son profond désir de liberté.