Pendus à leur manteau dans une sorte de vestiaire, Garlic et Dangle attendent leur réincarnation. Elle, malicieuse boule de féroce tendresse, impatiente et mutine, se fait l’Auguste. Lui, lent et mélancolique, solide masse de vive incertitude, le clown blanc. Une paire d’inséparables aussi complémentaires que mal assortis. Suspendues hors du temps dans la « Station de l’Entre-deux », ces deux âmes fantasques auscultent l’humanité dans un tête-à-tête improbable qui confronte leurs désirs et leurs inquiétudes. Elles sondent la condition humaine. L’éternité et le droit de révolte, aussi. Régulièrement une voix rappelle aux personnages, dans un haut-parleur grésillant, qu’ils devront choisir, en 23 minutes, en quoi ils veulent se réincarner. Habiteront-ils le corps d’un homme ou celui d’un chien ? Seront-ils étoile de mer ou arbuste ? À moins qu’ils ne décident de raccrocher (to hang up, en anglais) pour mettre fin aux cycles de vie. Première création de la compagnie fribourgeoise Les Diptik, Hang Up est un poème absurde sur l’état d’être (ou de ne pas être), une exploration délicate et drôle de la désorientation face à la multiplicité de choix. Godot n’est pas loin, c’est certain. Un tandem étonnant, flânant entre le théâtre et le clown, qui sait à la fois nous toucher et nous faire rire.
Hang Up
Distribution
Les Diptik Ecriture : Marjolaine Minot, Céline Rey et David Melendy Mise en scène : Marjolaine Minot Interprétation : Céline Rey et David Melendy |