Le combat d’une femme pour sa liberté, qui part lorsqu’il faut tout quitter, à la recherche de la vraie vie pour ne jamais se laisser enfermer. Ça tangue, parfois. Ainsi va la vie, non ?
Du jour au lendemain, Lili quitte tout. Quelque chose qui n’en vaut pas la peine, l’ennui, la résignation peut-être. Elle part. Elle part pêcher au bout du monde, en Alaska, The Last frontier, pour se frotter aux éléments, aux poissons géants, à la douleur et à la peur, aux préjugés aussi. Héroïne tirée du formidable roman autofictionnel de Catherine Poulain, Le Grand Marin, Lili est le point de départ pour évoquer les combats de ces femmes pêcheuses, et des autres, qui se battent pour rester à bord et franchir les frontières. Dépasser la ligne imaginaire, aller toujours au-delà de ses peurs, de sa douleur, de ses hésitations, de ce qu’on attend des femmes. Lucie Rébéré, avec ses quatre comédiennes en bottes et ciré à l’énergie débordante sur la musique des Pogues, de Tina Turner, de la country, expérimente la fureur de vivre de cette Lili, transformant le plateau du théâtre en pont de bateau et convoquant par l’expérience et le jeu, la puissance d’une femme libre, prête à tout pour exister par elle-même.