Un homme dans un théâtre vide. Un homme seul, sur le plateau déserté. Un homme sage et humble. Un homme fou et orgueilleux : Feuerbach. Sept ans au moins qu’il avait disparu. Et le voici. Il vient passer une audition. Acteur. Il est acteur, oui. C’est-à-dire menteur, truqueur, versatile, bavard. Histrion de fête foraine ou Roi Lear perdu sur la lande méchante? Feuerbach. Il est tout et tous… Devant le jeune assistant du metteur en scène, lequel ne dai-gnera jamais apparaître, tel un dieu cruel qui se rirait de sa marion-nette, l’acteur Feuerbach joue son va-tout… Stephan MELDEGG s’efface devant l’interprète exceptionnel qui endosse le vêtement impersonnel du comédien : Robert HIRSCH, époustouflant, dans un parcours qui l’oblige à faire la démonstration de sa jubilatoire virtuosité. Mobile, vif, il suit son personnage dans les moindres de ses sautes d’humeur. Drôle ou pathéti-que, attendrissant ou exaspérant, il donne au personnage imaginé par Tank-red DORST un poids d’humanité très impressionnant. Jamais ridicule, maî-trisant avec pudeur les outrances du personnage et lui donnant sa couleur mélancolique, voire désespérée… C’est très beau.