Une fable délicate et sensible qui évoque les conséquences des non-dits dans les familles. L’omniprésence du verre, matière aussi fragile que tranchante, en toile de fond.
Perché sur une falaise rocheuse, se dresse un joyau d’architecture, tout en verre. C’est ici que vit la famille Kilvik : Liv, sa soeur Hella, le père, la mère, la grand-mère maternelle… et un autre être, à la présence énigmatique, l’enfant de verre. Tous vivent avec une conscience aigüe de l’extrême fragilité de l’enfant de verre. Son existence seule invite à la prudence, tempère les joies et les peines, relativise les petits malheurs de chacun. Ainsi, quand Liv se réveille un matin avec une petite mésange de verre brisée dans sa main, la paume en sang, elle ne dit rien… Alain Batis et Léonore Confino ont choisi la poésie et la distance permise par la fable pour aborder la question du silence qui plane parfois sur les histoires de famille. Un silence imposteur, aigu. Comment fissurer le mur du déni pour que les êtres se mettent debout ? Et qu’ils retrouvent l’élan vital, la joie.