Depuis sept ans, cette Compagnie napolitaine explore dans les campagnes les témoignages survivants de la musique et des gestes qui l’accompagnent. On né demande pas au public d’imaginer des Napolitains sur une place ensoleillée. Loin du folklore, la troupe « joue » les gestes et les mimiques, raconte sa culture, dévoile ses racines, présente une surprenante Italie, dure et sarcastique, chargée de violence hautaine. Une haute idée du folklore qui n’emprunte rien à la « Canzonetta » sirupeuse des Caruzo pour boîtes à touristes. Le spectable de la Nuova, c’est l’envers du décor. Le côté de la vie, telle qu’en elle-même, elle se perpétue à travers les champs pauvres de la Campanie. Les voix, les guitares, les mandolines, les flûtes et les tambourins se concertent pour dérouler tous les tableaux d’un théâtre qui passe les siècles et les modes jusqu’à retrouver le temps perdu d’un jeu simple et grave. Le jeu sans ambiguïté, mais non sans finesse, d’un peuple qui ne craint pas d’appeler un chat un chat, ni de nommer ses oppresseurs, fut-ce pour en rire, l’espace d’un déjeuner de soleil ou d’un carnaval.