GUY BEDOS : UN NOUVEAU TON. Seul en scène pendant près de deux heures, il joue de l’aisance de ses gestes, il est étourdissant dans l’art de se moquer de lui-même, sans cesser de darder sur les spectateurs un ceil étrangement féroce, mals malicieux. Acteur, mime, Il vous fera rire par vagues, que dis-je… par rafales. Il vous laissera à peine le temps de reprendre votre souffle, le rire grince, l’humour devient acide, on se sent concerné, on se reconnaît dans le miroir qu’il vous tend. Mais rire de soi-même, n’est-ce pas le début de la sagesse ? Guy BEDOS — avec des airs de chien battu — a su voir, apprécier, jauger le monde gui nous entoure avec ses artifices, ses décors de carton-pâte, ses tabous et ses préjugés. La qualité du spectacle est due au choix des thèmes — tous d’actualité — à la précision des textes, au style volontairement dépouillé de l’interprétation. Tout est exact et chaque sketch fait mouche à tous les coups. Rien de facile bien que Guy BEDOS semble s’amuser sur scène avec le même plaisir que le public. Entre ses nouveaux sketches, Il s’adresse aux specta-teurs pour leur donner en quelque sorte le mode d’emploi du « nouveau ton Bedos », un ton impertinent, virulent, efficace, mordant. Guy BEDOS continue de dresser ses méchantes caricatures. Il camoufle sa tendresse sous l’agressivité… La solitude lui réussit…