MONTJOUX FESTIVAL #5 / Kma + Virago + Noir Désir

Une belle longueur déjà que les KMA officient sur tous les chemins de la Gaulle, et même au-dela. Quatuor depuis, ils repoussent les frontières de leur création musicale, explorant sans cesse de nouveaux univers sonores. Leur rencontre avec l’électronique et la diversité de leurs origines (Française, Italienne et Bosniaque), nous donne aujourd’hui cette fusion à la fois tendre et terriblement énergique. On garde encore en mémoire leur fiévreuse contribution aux Nuits Tartares 2000… Du rock qui bouge, on l’atteste. Un rock vivant aux accents rauques, où se croisent métal, fusion et jazz. Repérées, même, une ou deux pointes de rap et de reggae. Deux guitares, deux voix, une batterie, une touche de sample. Efficace. KMA participe au rock d’aujourd’hui et vous invite à celui de demain. Trop sympa.

Cinq ans déjà que Virago ébouriffe l’hexagone. La voix est tendue. La guitare est hargneuse. La rythmique franchement carrées. Et surtout, surtout… les mélodies et les paroles. Tourments de l’âme. Une rage contenue, explosive, que cadre un rock à la Jesus Lizard. Bulldozer mais pas destructeur, sans concession. On pense à Noir Désir (la relève ?), tiens donc… pas étonnant que la romancière Virginie Despentes les contacte pour la Bande Originale de son sulfureux Baise-moi, ils enregistrent le bien-nommé Ouvre-moi. Repéré sur leur troisième et dernier album, Premier Jour : les dents serrées. Aussi puissant, plus précis, plus équilibré aussi. Batterie, basse, guitare, samples, voix : formule basique, maîtrise absolue. Rarement un groupe aura réussi si cette symbiose entre rock urgent et textes en Français.

En route pour la joie ! Incroyable la ferveur, l’engouement fanatique que ce groupe peut susciter. On devine que cette soirée sera des plus attendues, quasi vénérée… C’est rien de le dire. Comme d’énoncer, après leurs presque 20 ans de carrière, quelques belles vérités : 5 albums (livraison du sixième à la rentrée, enfin un nouveau depuis 96 !), à peu près 2 300 000 copies vendues, des centaines de concerts (all over the world), un engagement politique et humain réaffirmé à chaque urgence. Et toujours cette poésie rageuse, ce son brûlant et habité, ces guitares à vif, cette présence physique et lexicale de Bertrand Cantat (Ah ! La voix rayée de Noir Désir), personnage rare dans le rock français. Oui, Noir Désir est de retour. Alors l’harmonica étouffé scande ce blues primitif„ traversé de décharges électriques, de cris de chacal. Cantat, les poings battant le torse, organise le rappel. Le groupe le plus charismatique et fédérateur du pays a retrouvé la foi.

Écouter les live du concert de Noir Désir à Montjoux !
– Septembre en attendant
– Hasta tu Estrella
– Back To You
– Le Fleuve
– Fin de Siècle
– Les Ecorches
– Les Persiennes
– L’homme pressé
– Marlène
– The Holy Economic War
– Tostaky
– Un Jour en france