Emir kusturica & The No Smoking Orchestra

Après le tournage de son dernier film Chat noir, chat blanc en 1998, le cinéaste bosniaque Emir Kusturica (Palme d’Or à Cannes en 1985 pour Papa est en voyage d’affaires et en 1995 pour Underground) a décidé de s’offrir une cure de jouvence en redevenant le musicien qu’il était au milieu des années 80. Avant de réaliser les lyriques et les flamboyants Temps des Gitans (1988) et Arizona Dream (1992), il officiait comme bassiste dans No Smoking, un groupe punk de Sarajevo qui s’est dissout après avoir subi les foudres de la censure de Tito, puis reformé en 1994, avec, à la batterie, Stribor Kusturica, le fils du réalisateur. Quatre ans plus tard, Emir Kusturica, brouillé avec Goran Bregovic qui a signé la musique de la plupart de ses films précédents, demandait au Dr Nelle Kqrajic, le chanteur de No Smoking, de composer les musiques de Chat noir, chat blanc.
Dans la foulée, il décidait de reprendre du service, en tant que guitariste cette fois, dans ce groupe qui allie énergie punk et nostalgie tzigane. Mélodies d’Europe Centrale, rythmes country, sons sud-américains, pop, rock, ska, un fond de techno, mélopées orientales… tout ça cohabite dans un désordre joyeux pour donner le Unza Unza (nom du dernier album du groupe), une musique surpuissante et étourdissante, qui vient de la souffrance, de la joie, des contradictions de la vie.
Un hymne à la vie qui démange, une musique qui se danse et se fête.